Une épopée birmane, de grands sites en lieux secrets
Un festival de Nats dédié à notre groupe


Du samedi 21 octobre au lundi 6 novembre 2023

Voyage guidé par Anne-Marie Wirja

Très tôt, la contrée adopta le bouddhisme, par l’intermédiaire du peuple môn qui fixa ses capitales à Thaton et Pegu, les « terres d’or » des Indiens. De cet apport, les Birmans firent le ferment de leur civilisation au service d’un art des plus raffinés qui s’épanouit à Pagan, des XIe au XIIIe siècles.

Contrairement à de nombreux pays voisins, le bouddhisme d’hier ne s’affadit pas mais rebondit au fil du temps, trouvant une nouvelle dynamique au XIXe siècle, à la cour de Mandalay. Et aujourd’hui encore, ce souffle religieux parcourt le pays dans une frénésie de constructions, d’immenses Bouddhas couchés à d’humbles stoupas, sans oublier feuilles d’or et statues, soutien des croyances populaires. De ces nombreux mérites ainsi acquis peut-on toujours rêver du nirvana mais pourtant le quotidien s’impose dans toute sa beauté terrestre : scènes éternelles de labours, vie immuable le long du fleuve, artisanat pour que l’existence soit plus douce, scènes de pêche, marchés et dur labeur pour rappeler qu’ici-bas ne peut être le bonheur.

Afin de trouver notre fil d’Ariane dans ce labyrinthe complexe d’évolutions artistique, sociologique et spirituelle nous avons construit ce voyage en respectant la chronologie des différentes dynasties et en alternant la visite des grands sites à la découverte de régions où priment paysages et rencontres. Ainsi pourrons-nous mieux comprendre ces peuples si éloignés de nous, qu’ils soient môn, shan ou birman et se souvenir que la Vérité ne peut être Une.

Et nous ne saurions quitter la Birmanie sans honorer les Nats, esprits malheureux typiquement birmans, et vénérés en parallèle au bouddhisme. Ils ont des caractéristiques humaines, des désirs et des besoins, et au cours des Nat Pwe, fêtes destinées à leur faire plaisir, les Nat Kadaw médiums dansent et incarnent leur esprit durant des transes. La musique, interprétée par l’orchestre saingwain porte plus haut encore la fièvre populaire.

Cette idée de voyage en Birmanie n’est pas due au hasard... j’y ai accompagné plus de 60 groupes dès les années 1980, avec beaucoup d’interruptions par la suite, en fonction des aléas politiques. Les vicissitudes sont encore le quotidien des Birmans mais nous ne renoncerons pas.
Parce que l’on ne peut pas ostraciser un peuple qui n’est que la victime de son gouvernement.
Parce que guides, loueurs de voitures, boutiques, hôtels et restaurants ont besoin de nous.
Parce que – soyons modestes – nous n’avons aucun pouvoir pour changer le destin d’un pays.

Et parce que j’aime la Birmanie, tout simplement, et que je souhaite vous faire partager le secret de l’âme birmane. « ... un pays qui est différent de tout ce que tu connais. » proclamait Kipling en 1898.

En revanche, nous serons responsables : petits hôtels et restaurants privés (dans la mesure du possible), aucun guide d’Etat etc. Nous pourrons aussi nous impliquer par d’autres moyens : apport de vêtements, médicaments, participation financière auprès d’ONG locales etc. Rien d’obligatoire ; à chacun comme il le sentira.

Programme
Les lieux visités sont mentionnés en caractères gras

Jour 1 : Paris – Rangoon (Yangon)

Vol non direct pour Rangoon. Nuit en vol.
Plan de vol définitif précisé ultérieurement.

Jour 2 : Rangoon (Yangon)

Arrivée à Rangoon dans le courant de la matinée et installation à votre hôtel.
Située non loin du delta de l'Irrawaddy, Rangoon fut conquise par le roi Alaungpaya en 1756 mais elle se développa quand les Britanniques s'emparèrent du pays de haute lutte, en 1885. Elle marie avec bonheur ses espaces verts typiquement anglais à la frénésie de sa « ville basse », domaine des Chinois et Indiens. Promenade de détente au cœur de la cité.

Dîner et nuit à l’hôtel Myanmar Life (ou similaire).

Jour 3: Rangoon / Yangon – Prome / Pyay (290 km)

Par une longue remontée de la plaine de l'Irrawaddy, qui fut des siècles durant « le grenier à riz » de l'Asie, nous gagnerons Prome / Pyay, là où vécut l’un des tout premiers groupes tibéto-birmans, les Pyus.
L’ancienne Sri Ksetra, « la cité de la splendeur », avec ses remparts et ses douves, ses stupas monumentaux ou encore ses buttes funéraires témoigne de l’histoire de ces royaumes pyus qui ont prospéré pendant plus de 1 000 ans, entre 200 av. J.-C. et 900 apr. J.-C, avant d’être dominés par les môns et les Birmans. Premier site de Birmanie à être classé sur la liste de l’UNESCO (2014), son paysage est dominé par ses stupas, tels les Payama et Payagyi, qui seraient parmi les premiers à être élevés dans le pays. Leur dôme est hémisphérique ou ogival, avec une origine qui se perd dans le Nord-Est de l'Inde et sur la côte de l'Orissa. Quant au Bawbawgyi, son reliquaire contiendrait encore des centaines de tablettes votives en terre cuite datant de l'ère des Pyus. Quelques vestiges de temples du VIIe siècle demeurent dont le Leimyethna Paya comportant un pilier central avec un couloir carré pour la circumambulation, permettant aux fidèles de rendre hommage à quatre statues de Bouddha installées à l'origine de chaque côté du pilier. Ce sont les prémisses de l’art de Pagan que l’on retrouvera plus tard dans le Payahtaung.

En ville, la pagode Shwesandaw, étincelant de tous ses ors, est l’un des plus importants lieux de pèlerinage du pays. Elle contiendrait quelques cheveux de Bouddha.

Dîner et nuit à l’hôtel Mingala garden Resort (ou similaire).

Jour 4: Prome (Pyay) – Yenangyaung (240 km)

Un petit tour au marché avant de partir pour sept heures de progression le long des bourrelés alluvionnaires de l'Irrawaddy. Une image inattendue de l’Asie des moussons s’impose à nous, celle d’un milieu semi-désertique. Une Birmanie classique aussi, avec ses maisonnettes de poupées, ses scènes des champs, ses palmiers à sucre hirsutes. Si le delta est le « bol à riz » du pays, nous sommes ici dans le « le bol de poussière », tel qu’on le nomme ironiquement.
Yenangyaung, littéralement « fleuve de pétrole », tire sa richesse économique de l’or noir et ici eut lieu, pour le contrôle des installations pétrolières, une célèbre bataille opposant des troupes britanniques, chinoises et japonaises.
Un joli point de vue sur le fleuve et ses dépôts limoneux est visible à Phusar Gone.

Dîner et nuit à la Lei Thar Gone Guest House.

Jour 5: Yenangyaung - Sarle – Salay – Pagan / Bagan (180 km)

En ce début de matinée, nous ferons une vertigineuse remontée dans le temps. Partant par chemins et pistes à travers la campagne sablonneuse, notre objectif est d’atteindre Sarle, lieu énigmatique sis près de l’Irrawaddy. Il fut souvent surnommé « le petit Pagan », bien que l’on ne connaisse que très peu de choses sur son histoire. Plus de quarante-cinq monuments ont été répertoriés – dont une quinzaine remarquable -, placés par groupe de quatre ou cinq sur des proéminences sédimentaires. Datant du XIIe ou XIIIe siècle, ces sanctuaires présentent une collection de peintures d’origine.

Remontant le vaste lit de l’Irrawaddy, nous atteindrons Salay qui, comme le village précédent, est intimement lié à Pagan, lorsque le hameau était un satellite de la grande capitale. Mais c’est au XIXe siècle qu’elle doit sa célébrité car ici naquit U Ponnya, le grand écrivain birman. Des dizaines de monastères de teck virent alors le jour, richement sculptés, abritant de remarquables représentations laquées du Bouddha, des doctrines sur palmes ou des peintures retraçant les vies antérieures du Maître. Quelques bonzes retirés du monde nous feront découvrir leurs trésors. L’incontournable monastère est le Yoke Sone Kyaung, transformé en musée.

Quittant Salay, nous ferons un arrêt au marché animé de Chauk avant que ne se dessine « le rêve de pierres », entre les pinacles des grands temples et l’or des stupas se détachant dans le lointain ; voici Pagan.

Dîner et nuit à l’hôtel Arthawka (ou similaire).

Jour 6: Pagan / Bagan

Deux jours seront consacrés à la découverte de Pagan (Unesco), ce lieu extraordinaire qui dépasse l’imagination. Niché dans une courbe du fleuve Irrawaddy, Pagan est un paysage sacré qui présente un éventail exceptionnel d’art et d’architecture bouddhiques reflétant l’intensité de la ferveur religieuse de cet ancien empire.

Dès le Ve siècle, les peuples birmans commencèrent à s'implanter dans le pays, prenant petit à petit le pas sur les Môns qui en dominaient le Sud. Au XIe siècle, le roi Anawrahta et ses successeurs adoptèrent le bouddhisme Theravada de l'école cinghalaise et couvrirent la cité de milliers de pagodes. Détruite par les Mongols en 1287, elle ne se releva jamais de ses ruines, mais ces féroces conquérants, bouddhistes, épargnèrent les pagodes dont il reste aujourd'hui des centaines offertes à notre admiration.

La visite du Musée archéologique sera accompagnée par la découverte des monuments les plus remarquables. Le temple d’Ananda, du XIe siècle, précurseur du style birman, les temples Htilominlo et Kubyauk-gyi et leurs abondantes peintures murales, la pagode Shwezigon comptant au rang des édifices les plus anciens de Pagan, la pagode Shwesandaw et ses terrasses, le temple Dhammayan Gyi et ses mystérieuses légendes seront autant d’étapes sur cet itinéraire où se lit la ferveur religieuse du peuple birman.

Dîner et nuit à l’hôtel Arthawka (ou similaire).

Jour 7: Pagan / Bagan

Notre poursuite de la découverte de Pagan se fera vers des lieux plus secrets. Respectueux des traditions monastiques venues de l’Inde, certains religieux souhaitaient vivre en reclus dans des cavernes, naturellement inexistantes. Des fidèles financèrent alors l’excavation de résidences troglodytiques, essentiellement au Nord du site dans des villages-oasis. Nous nous attarderons au Kyaukku, perché sur l’arête abrupte d’un canyon, qui présente de fines sculptures sur son porche. Ce monument étonnant se poursuit en grottes-tunnels pour la méditation. Tout près, les temples de Thetkyamuni et Kondôgyi émergent d’une faille, véritable écrin de verdure, et présentent de belles peintures du XIIIe siècle évoquant les existences antérieures de Bouddha et un original registre animalier.

Mais Pagan n’est pas que pierre. Outre les jolis petits villages qui l’entourent, une tradition ancestrale est celle du travail de la laque. Les motifs délicatement gravés représentent des scènes de la vie quotidienne - récolte du palmier à sucre, processions religieuses – mais aussi vies antérieures de Bouddha et divinités.
Même s’il n’est pas spécifiquement originaire de Pagan, c’est ici qu’il nous sera donné de voir un spectacle de marionnettes, qui apparurent probablement au XVe siècle et qui présentèrent toujours un côté subversif, que ce soit à l’égard de la royauté ou des Britanniques. Sans pour autant ignorer le côté ludique des représentations.

Et pour terminer en beauté, rien ne vaut un coucher de soleil sur l’Irrawaddy, sur un petit bateau réservé à notre groupe, lorsque les temples de Pagan revêtent leur parure de nuit.

Dîner et nuit à l’hôtel Arthawka (ou similaire).

NB : Les noms des temples visités donné à titre indicatif. D’autres pourront être ajoutés ou remplacés, selon les envies du moment.

Jour 8: Pagan / Bagan – Ava / Innwa – Mandalay (200 km)

Remontant toujours vers le Nord du pays, nous atteindrons la grande boucle formée par l’Irrawaddy, là où se nichèrent les capitales qui succédèrent à Pagan. C’est ainsi que « le pays brûlant » fut à jamais abandonné - puisque le riz n’y poussait pas. – pour un schéma classique d’Asie des moussons où l’économie repose sur la riziculture.

La première capitale fut Ava / Innwa, qui est si discrète. Cependant, nous nous y attarderons car elle présida au destin du pays pendant près de quatre siècles. C’est aujourd’hui un havre de paix et de méditation, en pleine nature, que nous parcourrons en calèche pour admirer maints monuments. Le monastère en bois de Bagaya du XIXe siècle, perché sur 267 piliers et à la riche décoration intérieure est le bijou du site. On peut aussi y découvrir le monastère de Maha Aung Mye Bon Zan qui est en briques, la tour de garde penchée du palais royal détruit par le tremblement de terre de 1838, l’étonnant htat-gyi Paya dont il ne reste que la façade et un ensemble de temples originaux.

Continuation vers Mandalay ; dîner et nuit à l’hôtel Nova (ou similaire).

Jour 9 : Mandalay et Mingun

Construite en 1857 sur ordre du roi Mindon pour remplacer l'ancienne capitale d'Amarapura, Mandalay perdit son statut dès 1885, lorsqu'elle fut investie par les troupes britanniques. Seconde ville de Birmanie, elle est avant tout considérée comme le centre majeur du bouddhisme birman – « le cœur indestructible de l'âme birmane » – et compte plus de sept cents pagodes !

Nous longerons d’abord les rives de l’Irrawaddy où se déploie une grande activité matinale et, remontant ainsi le fleuve, nous atteindrons Mingun. Ce petit village était destiné à devenir capitale à la fin du XVIIIe siècle. Le roi Bodawpaya voulait y faire édifier la plus grande pagode du monde, élément indispensable à sa gloire, lui qui se prenait pour un futur Bouddha... Nous verrons les vestiges inachevés de ce monument, ainsi que la gigantesque cloche de bronze qui lui était destinée.
Un peu plus loin, la pagode Myatheindan est un remarquable exemple d’une construction symbolique représentant le mont Meru, montagne sacrée du bouddhisme, et dédiée à l’épouse du roi Bagyidaw, petit-fils de Bodawpaya.

De retour à Mandalay, nous nous rendrons au monastère Shwenandaw, seul pavillon originel du palais royal. Le teck y est ciselé à la perfection alors que nagas et danseurs, alchimistes et musiciens, êtres célestes et Nats se répondent. Nous découvrirons également la pagode Kuthodaw où le Canon bouddhique reconnu par le Ve concile, organisé par le roi Mindon en1871, fut inscrit sur 729 stèles de marbre blanc, souvent appelées le plus grand livre du monde.

Nous terminerons la journée au monastère de Shwe Kyin Kyaung, merveille en bois du XIXe siècle où chaque soir les bonzes récitent la doctrine.

Dîner et nuit à l’hôtel Nova (ou similaire).

Jour 10 : Mandalay et les anciennes capitales royales (60 km)

Nous débuterons par la pagode Maha Muni, célèbre pour son Bouddha objet de tant de vénération qu’il est recouvert de plusieurs tonnes d’or... et continue de grossir. Provenant de Dhanyawaddy, ancienne capitale de l’Arakan, il s’agit d’une toute première représentation du Maître en Asie du Sud-Est.
Mandalay demeure la capitale artistique de la Birmanie, grâce à ses artisans qui ont su maintenir des traditions ancestrales. Témoignage de l’immuable ferveur religieuse du peuple birman, le Bouddha est ici sculpté dans le marbre ou coulé à la cire perdue, alors que des batteurs d’or affinent le précieux métal en feuilles destinées aux statues.
Avant l'avènement de Mandalay, les villes de Sagaing, Ava et Amarapura, toutes situées dans un rayon d'une vingtaine de kilomètres sur les deux rives de l'Irrawaddy, furent tour à tour le séjour des rois. Amarapura, « l’Immortelle », fut élevée au rang de capitale du Nord au XVIIIe siècle. Démantelée par le roi Mindon, elle a néanmoins conservé le curieux pont U-Bein, entièrement construit en teck.

Après une halte à l’école monastique d’Aung Myae Oo, où son téduqués gratuitement les enfants pauvres, nous gagnerons la colline de Sagaing. Capitale éphémère du pays, elle fut cependant le point d’ancrage des Birmans dans le Nord après la chute de Pagan. C’est pourquoi elle est parsemée d’innombrables temples et monastères ajoutés au fil des siècles et qui conservent un charme tout particulier. Nous y visiterons la pagode Soon U Ponnya Shin - où la vue sur la plaine de l’Irrawaddy est somptueuse - avant de regagner Mandalay.

Dîner et nuit à l’hôtel Nova (ou similaire).

Jour 11 : Mandalay – Kyaukse - Lac Inle (335 km)

Au petit matin, descendant la vallée fluviale de l’Irrawaddy, un arrêt s’impose à Kyaukse pour un monument unique, le Tamote Shinpin Shwegugyi. Pendant des années, on n’y vit qu’un stupa... qui n’était en fait qu’une coque dans laquelle avait été enchâssé un temple par le roi Anawrahta (1044-1077) de Bagan. Un deuxième étage fut ajouté par le roi Narapatisithu (1173-1210) et tous deux ont été enfermés dans un immense stupa construit par le roi Uzana de la dynastie Pinya (1324-1343).
Le stupa a dû être entièrement démonté pour laisser apparaître de magnifiques travaux de maçonnerie en pierre et en terre cuite, parfaitement préservés, représentant la flore et des créatures mythiques. Furent aussi mises à jour des scènes en haut-relief de Jataka (vies antérieures du Bouddha).

A Chaungna, nous bifurquerons plein Est en direction du Plateau shan, tombant abruptement sur la grande dépression centrale et représentant 20% du territoire birman. Cette région particulière, étagée en moyenne entre 700 et 1 200m, dévoile un autre aspect du pays où les habitants cultivent aussi bien le riz de montagne, le gingembre, les avocatiers que les « légumes anglais ». Les Shans sont apparentés au groupe thaï et sont les derniers à avoir migré sur le territoire birman au XIIe siècle. Aux différences vestimentaires et physiques s'ajoutent celles de leurs temples et de leurs Bouddhas.

Nous nous hisserons progressivement le long de collines ondoyantes, couvertes de forêts, alors que les maisons sont différentes ici, avec leurs murs de bois ou de bambous tressés. Et subitement, sur la crête d’une colline, nous basculerons vers un miroir argenté, le mythique lac Inle.

Dîner et nuit à l’hôtel Hu Pin Kaung Daing Resort.

Jour 12: Le lac Inle

Magique, mystique, pittoresque : ces qualificatifs se complètent pour décrire le paysage du lac Inle, le second du pays par sa taille, qui s’étire sur quelque cinquante km. Environ 150 000 personnes y résident, réparties entre quatre villes et de nombreux petits villages, dans des maisons sur pilotis.
Les Intha – nom de l’ethnie qui y vit -sont surtout pêcheurs et agriculteurs, cultivant sur jardins flottants, dont les tomates, haricots, courges et fleurs représentent la principale ressource de la région. Ces jardins sont construits sur jacinthes d’eau, colmatés par les algues du lac et engraissés de ses alluvions. Et on travaille en barque !

Nous irons ensuite visiter la pagode Phaung Daw U Kyaung, qui renferme cinq Bouddhas que l'on dit avoir été rapportés de la péninsule malaise, au XIIe siècle, par le roi Alaungsithu. Ils furent tellement vénérés au cours du temps qu’ils en ont perdu toute forme, engloutis par l’or !
A proximité, le monastère de Tha Lay Taung Kyaung, typique de l'architecture shan, abrite une magnifique collection de statues.

Le lac offre aussi maints artisanats : tissage de la soie et de fils en fibres de lotus, fabrication de cigares traditionnels, filigrane de l’argent.

Dîner et nuit à l’hôtel Hu Pin Kaung Daing Resort

Jour 13 : Le lac Inle (Indein, Sagar, Takhong)

Cette deuxième journée sur le lac nous permettra de découvrir plusieurs villages sur pilotis et d’admirer l’extraordinaire site d'Indein où se pressent des centaines de stupas, datés du XVIe au XVIIIe siècle. Ce site, comme bien d’autres en bordure du lac, garde son mystère malgré les recherches archéologiques. La mémoire collective en a gommé la raison : œuvres de mérite des diverses cours locales, cimetière-reliquaire de personnages importants, affirmation de la puissance de sawbwa ou princes shans ? Le secret est bien gardé.

D’autres lieux sont aussi mystérieux, avec leurs centaines de stupas ; ils ont pour nom Sagar et Takhong, en territoire pa’o. Peut-être aurons-nous la chance d’assister à un marché tournant tous les cinq jours, où se retrouvent Pa’o, Birmans et Inthas.

Nous retournerons à notre hôtel dans un cadre de toute beauté, où se déploient les paysages lacustres dominés par de douces collines.

NB : Sagar, Indein et Thakhong sont parfois interdits à la visite, par décision gouvernementale et pour des raisons que seuls les militaires connaissent ! Si cela devait être le cas, nous irions alors vers le site de Kakku (ouvert) qui est sis sur le flanc Est du lac. Ce serait un accès en bateau et un retour par la route via Taunggyi.

Dîner et nuit à l’hôtel Hu Pin Kaung Daing Resort.

Jour 14: Lac Inle – Pindaya – Heho/ Rangoon (90 km)

Nous remonterons en bateau vers le nord du lac avant de poursuivre notre route vers Nyaungshwe, en marquant un arrêt pour découvrir la belle architecture du monastère de Shweyanpyay, dont les panneaux de teck sont incrustés de petits miroirs.

Toujours plus au Nord, le plateau se fait doux, joliment vallonné, aux multiples cultures composant un étonnant patchwork de couleurs diverses. Nous y visiterons les célèbres grottes de Pindaya, s'ouvrant à flanc de falaise, où, au cours des siècles, se sont accumulées par milliers des statues de Bouddha de belle facture shan. A leur pied se perpétue un petit artisanat d’ombrelles faites en papier d’écorce de mûrier.

Au-dessus de la ville, le monastère de Hsin Khaung Kyaung, est peu connu et pourtant riche en pièces exceptionnelles. Comme tous les monastères shans en bois du XIXe siècle, il étire sa longue salle où s’alignent des Bouddhas en bois ou en laque de la même période, aussi bien de style shan que birman.
Nous nous dirigerons ensuite vers Heho afin de prendre notre avion de retour vers Rangoon.

Dîner et nuit à l’hôtel Myanmar Life (ou similaire).

Jour 15: Rangoon / Yangon - Pegu / Bago – Rangoon / Yangon (120 km)

Tôt le matin, nous partirons pour Pegu, fondée par les Môns au VIe siècle et qui connut son « âge d’or » au XVe siècle. En témoigne la pagode Shwemawdaw, vénérée pour accueillir une dent du Bouddha et dont le stupa doré domine la ville de ses 110 mètres.
La colline Hinthagone est quant à elle le cœur légendaire de la fondation de Pegu ; nous y bénéficierons d’un large panorama sur la ville. Mais une autre raison nous y conduira, le rituel que nous dédierons à notre groupe, un Nat Pwe pour la bufflesse de Pegu. Et assurément les Birmans viendront spontanément se joindre à nous...

Le culte des Nats
Sont devenus Nats ou esprits errants princes et princesses comme simples sujets ayant eu une mort subite, souvent douloureuse et injuste. Ces conditions réunies firent que leur âme ne put trouver le chemin de la réincarnation. Neutres par nature, ils ne deviendront dangereux que si l’on ne leur apporte pas leurs offrandes de prédilection qui calment leur rancœur. Ils sont particulièrement proches des Birmans dans la douleur. Ne dit-on pas que les habitants de Mandalay virent les statues de leurs Nats pleurer lorsque les Britanniques envahirent la dernière cité royale ? Ce culte populaire trouve ainsi aisément sa place face à un bouddhisme hiératique où chaque individu est maître de son destin, cherche sa voie seul, sans l’aide d’un sauveur.
Pour communiquer avec eux, des médiums dits Nat Kadaws dansent, chantent et s’expriment avec panache alors que l’orchestre se laisse emporter par ses rythmes effrénés et que l’atmosphère devient électrique. Une extraordinaire ambiance bon enfant et chaleureuse.

Les Nats sont fort nombreux et peuplent les panthéons nationaux (au nombre de 37) et régionaux ; ce qui est le cas de la bufflesse de Pegu qui est associée à sa terre, le pays môn.

La bufflesse de Pegu, Pegu Medaw
Pegu Medaw fut la mère nourricière d’un prince qui avait perdu son chemin dans la forêt. Il fut adopté par une bufflesse avec laquelle il vécut jusqu’à ce que des soldats ne le trouvent et le ramènent au palais. L’animal qui n’avait pas le droit de rentrer dans les appartements royaux enfreignit la loi et fut poignardé.
Lors du rituel, le medium imitera la bufflesse dans son comportement, se nourrissant symboliquement de poissons ngayan (sorte d’anguilles) des marécages où l’animal vivait. Sacrifiée par « son fils », beaucoup d’émotion émane de ces reconstitutions du mythe. Ce sont les couples en difficulté qui s’adressent à elle en priorité.


Un dernier regard sera consacré au bouddhisme, avec les quatre immenses Bouddhas de Kyaik Pun gardant les points cardinaux du haut de leurs 27 mètres.

Retour vers Rangoon et nuit à l’hôtel Myanmar Life (ou similaire).

Jour 16: Rangoon

Une petite journée pour un grand programme... la visite de l’extraordinaire Shwedagon, lumineuse dans le lointain et dominant la ville des 107 mètres de son stupa. Recouvert de feuilles d'or, il abriterait huit cheveux du Bouddha. C’est certainement aujourd’hui le plus vénéré des stupas au monde, ainsi qu'un lieu chargé de l’histoire sociale et politique de la Birmanie. Temps libre.

Transfert en cours de journée vers l’aéroport pour votre retour non direct vers Paris.

Jour 17 : Arrivée à Paris



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